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Marguerite - Se comparer ou pas ?

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Le printemps est là si merveilleux et moi je me demande si l’herbe n’est pas plus verte chez le voisin… C’est grave docteur ? Grave, je ne sais pas mais je sens bien que ça ne me rend pas heureuse.

Quand je regarde les stars du salon de l’Agriculture, je me sens misérable… Je sais que je ne devrais pas mais je ne peux pas m’empêcher de dire qu’elles sont belles et de me sentir un peu moche… Quand je regarde les vaches du Chouilla, le paysan du village voisin, je me sens la plus belle vache de la terre avec mon poil tondu et brossé quotidiennement par la brosse rotative que Gégé nous a installée dans la stabu… Je me suis rendue compte que selon mon choix de comparaison, je me sentais mieux ou moins bien… Et quand je me compare à moi-même et à mes aspirations, j’ai l’impression de pouvoir reprendre les rênes de ma vie… Alors on se compare ou pas ?

Un brin de théorie

Chez les humains, la comparaison est partout : tel fils est plus intelligent que son frère, telle femme est plus séduisante ou a mieux réussi que telle autre. Tel agriculteur a un plus gros tracteur (moissonneuse, semoir…) que tel autre, tel adolescent a un téléphone plus performant que tel autre. L’un vieillit mieux que l’autre, l’un est en meilleure santé que l’autre…

Il y a des « échelles » et des classements pour à peu près tout ce qui pousse inévitablement à se comparer dès la petite enfance… Alors bien ou pas bien ?


Les avantages de la comparaison :

Quand on se compare :

    A pire que soi, on peut se sentir bien,      satisfait de ce qu’on a. (j’ai de      l’eau à volonté alors que mes collègues d’Afrique ont souvent soif).
    Aux autres et qu’ils sont comme nous      imparfaits, ça rassure.
    A ses modèles, c’est inspirant, ça donne envie      de progresser. (quand je regarde Légende, LA vache chef de      troupeau, j’ai une idée plus précise de mon objectif à atteindre en termes      de bienveillance et de leadership).
    On peut savoir ce que l’on ne veut pas pour sa      vie ou comme comportements. (quand j’écoute      certaines de mes collègues cancaner, médire, critiquer, je sais que je ne souhaite pas être ce genre de vaches là, oups !).
    Juste à des données concrètes comme la température normale d’une vache laitière pour      savoir si je suis malade ou pas et c’est bien utile.

Les risques de la comparaison :

    La comparaison permet de se valoriser au détriment des autres, ce qui peut faire du bien      à l’égo mais fait du mal aux relations et aux autres. Attention danger !
    La comparaison ne mène généralement qu’à la mésestime (souvent injustifiée) de soi, à la dévalorisation, à la perte      d’envie (et d’énergie).

Si je me compare uniquement avec des êtres extra-ordinaires dans leurs domaines (qualité maternelle et conformation d’une vache allaitante, beauté de la mamelle et production laitière de la reine des Prim’Holstein 2018, santé et rusticité d’une collègue montagnarde, intelligence de mon Gégé (ce n’est pas une vache mais quand même !), gentillesse et altruisme du petit chat adorable nommé « le chat » avec beaucoup de créativité par Gégé, le courage de la mère mésange quand son nid est menacé, l’éloquence de Cyrano…). Minable, je me sentirais minable… Incapable de faire un effort pour m’améliorer tant l’objectif serait inaccessible.

Cet artisan doué de ses mains a été comparé depuis l’enfance à son frère : « L’un était habile et pas « une lumière » et l’autre juste INTELLIGENT et la fierté de ses parents. L’un se sent toujours à 50 ans « limité intellectuellement » et en a secrètement honte (alors qu’il a bien réussi professionnellement et personnellement). L’autre a beaucoup souffert de devoir être le fils MODELE. Il envie son frère d’avoir été plus libre de ses choix que lui. Ils pourraient être heureux s’ils arrêtaient de se comparer…Ils sont justes différents.

     La comparaison fait parfois miroiter le bonheur dans des choses qu’on n’a pas et que les autres ont (richesse, célébrité, enfants, pas d’enfants…)

Chouilla pleure (une vache qui pleure, c’est pas fréquent) tous les jours pour avoir une brosse rotative alors que jusqu’à présent elle était parfaitement heureuse des caresses de son éleveur.

Un exemple pour comprendre

Petit Minou, un des chats de la ferme est né un peu chétif dans une famille nombreuse Sa maman comparait sans cesse ses enfants entre eux et aux enfants des autres. « Regarde comme ton frère est intrépide alors que tu es si peureux ! ». Il en a beaucoup souffert : Il se maltraitait beaucoup en se comparant à Mamaou, le matou qui régnait à l’époque sur les femelles de la ferme. Il idéalisait ses frères et luttait contre la jalousie qui le rongeait de l’intérieur.

Maintenant c’est un gros matou. Il n’est plus du tout chétif. Il a surmonté ce problème le jour où il s’est fait adopter par Louane. Elle l’adore et ne cesse de vanter ses mérites. Il s’est aussi aperçu que son super-héros était un chat bagarreur et prétentieux… Son frère si intrépide a fini par se faire écraser (ce qui a rendu Petit Minou très triste). C’est un chat fidèle et affectueux aimé de tous sauf des jaloux ! CQFD !   

En conclusion :
En se comparant aux autres, on oublie de se comparer à soi-même et à ses aspirations. (Chouilla veut juste être aimée pas lustrée ! Elle s’en fout d’avoir des poils en bataille sur le dos et une brosse ne la rendrait pas plus heureuse…)

Avant de vous comparer, posez-vous ces questions :
Est-ce que je me compare c’est aux autres pour voir si vos résultats sont meilleurs (au risque d’en avoir des moins bons) ou c’est à ce que j’aurais pu ou voulu faire ou avoir ?

Gégé a eu l’année dernière des bons résultats économiques par rapport au potentiel de la ferme. Il a de quoi faire vivre sa famille correctement et étant donné le contexte, c’est une belle réussite (il était fier de son travail !). Au cours d’une discussion, il s’est rendu compte qu’il avait gagné moins que son cousin de la Beauce. Est-ce que ses résultats perdent tout à coup en valeur ou est-ce qu’il doit rester pleinement satisfait de ses performances ?

Alors qu’est-ce qui vous rend vraiment heureux dans votre vie indépendamment de ce que les autres sont, ont ou font ?

Le cousin de Gégé a très bien réussi professionnellement. Il a une très belle voiture, une très belle maison, beaucoup d’argent. Pourtant, il est malheureux. Il aurait rêvé d’être agriculteur et de vivre simplement de vivre sa passion… Et Gégé, lui, a une ferme et envie parfois son train de vie…

Nous sommes différents, uniques, et c’est en cela que nous avons tous quelque chose à apporter au monde, au groupe. 

 

Quelques conseils pour arrêter de se comparer

Identifiez les moments où vous vous comparez aux autres et notez vos pensées. Notez si vous vous perceviez comme supérieur ou inférieur à eux et sur quoi.

Focalisez-vous sur ce que vous avez. En étant reconnaissant des choses que vous avez, vous vous concentrez sur vous-même et pas sur les autres. (vos forces, vos talents)

Démarrez un journal de gratitude. Notez chaque jour ce que vous avez vécu de positif en vous connectant avec la gratitude. Vous pouvez aussi aller revisiter les cadeaux (même petits) que la vie vous a faits dans le passé.

Ne soyez pas trop dur avec vous-même. Paradoxalement, cela pourrait vous encourager à faire plus d'efforts ! Vous avez le droit d’être humain donc imparfaits (lol)
Peu importe ce que les autres personnes font ou ce qu'elles possèdent. Vivez votre vie pour vous.

Gare à l’idéalisation ! En se concentrant seulement sur quelques traits d'une personne et en en ignorant d'autres, on la transforme en une sorte de fantasme illusoire.

Définissez vos aspirations dans la vie. Pour les vivre et vous détacher des attentes des autres, il faut commencer par les définir.

Surveillez vos progrès. De cette façon, vous vous verrez avancer vers l'objectif que vous vous êtes fixé et vous aurez moins tendance à vous focaliser sur les autres.

Améliorez vos capacités. Si vous avez envie de devenir meilleur dans tel ou tel domaine, suivez des formations ou des cours dans les domaines qui vous intéressent

Soyez en compétition avec vous-même.

Jugez-vous selon vos propres standards et pas ceux des autres.

Apprenez à apprécier les autres au lieu de les envier. Pensez aux avantages que leurs qualités vous apportent !

Entourez-vous bien. Vous entourer de personnes qui vous encouragent et vous soutiennent (mais qui ne vous assistent pas) est parfait pour améliorer la façon dont vous vous voyez.

Se comparer aux autres est une mauvaise habitude que vous pratiquez certainement depuis des années alors soyez patient, ça demande des efforts de changer !
 

Dicton de Marguerite :

    Etre le meilleur est bien car tu es le premier. Etre unique est encore mieux car tu es le seul

    Wilson KANADI

Contact

Cécile FOISSEY

Médiatrice et Coach
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